page suivante »
D'UN CURÉ D'ESSERTINES-EN-DONZY 225 vient en mangeant, dit le proverbe, et assurée de la restau- ration de son clocher, la population ne s'en était pas tenue là , elle avait formulé le désir de réparations plus complètes et d'embellissements étrangers au premier projet. Le curé M. Magdinier, de Sainte-Agathe, un peu intimidé par toute cette effervescence et par la prévision de tracas inévitables, cédant surtout à un goût prononcé pour la retraite et à une vocation longtemps mûrie pour le cloître et la vie contemplative, avait démissionné, après trois mois à peine d'administration; il était parti s'enfermer à la Grande-Chartreuse. Le remplaçant, loin de jeter de l'eau sur ce feu qui cou- vait depuis plusieurs semaines, souffla dessus avec l'enthou- siasme d'un néophyte, plus rempli de zèle que de circons- pection. Au début d'une mission, telle que la sienne, on est très excusable d'être d'abord frappé par ce qu'il est bon d'entreprendre et de moins s'arrêtef à l'examen des diffi- cultés inhérentes à toute innovation. Les habitants lui parurent disposés aux sacrifices nécessaires : il se confia à leur parole ; il compta sur le concours qu'on lui promettait et sur une participation volontaire aux travaux; le désir de quelques-uns lui sembla le vœu universel ; il s'y rallia et proposa, en plus de ce qui avait été primitivement arrêté, l'agrandissement du sanctuaire, une organisation du chœur différente de celle qui existait et le transfert du cimetière trop étroit dans une place plus spacieuse, sur l'aile gauche et un peu au-devant de l'église. Il ne prévoyait pas quelles susceptibilités ce projet soulè- verait et à quelle opposition il devait se heurter. Les passions sont plus promptes à s'enflammer que disposées ensuite à céder devant la raison et le bon ordre. Tout d'abord cependant on fit mine d'entrer dans les