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                  UN RÉVEILLON DE NOËL                    279

d'eau. Mais ces précautions le plus souvent sont restées
vaines et ne peuvent pas empêcher le feu d'exercer ses
ravages. Lorsque les canonniers prussiens s'aperçoivent
qu'un incendie a été allumé quelque part, par un de leurs
projectiles, ils ont ordre de cribler le bâtiment d'obus pour
empêcher l'organisation des secours. Ce n'est que dans les
maisons du centre de la ville, que les Allemands ne peuvent
pas apercevoir aisément de leurs observatoires, que les
précautions contre les incendies rendent de réels services.
Aussi, les maisons détruites par le feu sont rares dans l'en-
ceinte de la ville, tandis que dans les faubourgs, beaucoup
n'ont plus que leurs murs calcinés et à moitié démolis.
  Le bombardement a été extrêmement violent depuis
bientôt un mois, surtout pendant les journées des 5, 6, 8,
11, 15;, 16, 20 décembre. A certains jours, les Allemands
ont lancé sur la ville, les faubourgs et les forts plus de
cinq mille bombes. Le fort de Bellevue en a reçu un jour
quinze cents pour sa part.
   Depuis le 20 décembre, la fureur des Allemands s'est un
peu calmée. Sont-ils las de détruire et de tuer ? Manquent-ils
de munitions? ou bien faut-il croire qu'il se préparent
dans le silence à célébrer à leur manière la douce fête de
Noël?
   Le commandant supérieur a dicté le 20 décembre aux
fourriers de la garnison, le singulier ordre de la place que
voici :

                 ORDRE DE LA PLACE
                   du 20 décembre     I8JO.

  La fête de Noël est, chaque année, chez les populations
de l'Allemagne du Nord, l'occasion de fêtes de famille, où