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280 UN RÉVEILLON DE NOËL l'on se réunit autour de l'Arbre de Noël, aux branches duquel sont suspendus des objets de toutes sortes, destinés à être distribués en cadeaux aux membres de la famille et surtout aux enfants. La soirée se termine par un repas en commun. Le colonel commandant supérieur a trouvé dans des portefeuilles pris sur des prisonniers allemands et sur des cadavres abandonnés, de nombreuses lettres de femmes, mères ou autres parents des victimes, dans lesquelles on leur exprimait l'espoir de les voir revenir pour participer aux fêtes de Noël. Nous savons tous que la République a offert à l'Allemagne une paix honorable et glorieuse pour elle, dans le mois de septembre, et que, si la guerre continue, on ne le doit qu'aux sentiments de coupable ambition et de haine> dont sont animés contre la France le roi Guillaume et son odieux ministre, le comte de Bismarck. La résistance à outrance, ordonnée par le Gouvernement de la défense nationale, empêchera les Prussiens de se trouver à Noël au milieu de leurs familles. Beaucoup de ces familles, du reste, sont en deuil. A cause du mauvais effet que produira en Allemagne la continuation de la guerre, le roi Guillaume cherchera sans doute à réagir par des annonces de victoires. Nous devons donc nous attendre à des attaques pro- chaines de l'ennemi. Ces attaques doivent être repoussées avec énergie. Ce sera pour nous d'autant plus facile que, si l'ennemi doit se départir de ses habitudes de prudence et de combinaisons savantes, c'est surtout au moment où il a besoin d'annoncer des victoires à la nation allemande. Que tous, officiers, sous-officiers et soldats, se préparent donc à recevoir l'ennemi avec calme, et à faire leur devoir,