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BIBLIOGRAPHIE 263 considérable n'est point à la portée de tous les lecteurs, surtout de ceux qui ne peuvent lire les gros volumes ( t ) ni rechercher les mémoires dispersés dans les Revues. M. de Bouchaud a donc eu l'excellente idée de nous en donner un résumé. Cette tâche pleine de difficultés en même temps que de charme pour lui, il l'a exécutée avec le brio et la maestria que nous lui connaissons. Sous sa plume vive et alerte, nous voyons défiler tout le cortège des savants de la Renaissance. Mais ce qui fait encore le prix de cette étude, c'est le tact parfait de l'écrivain qui sait parler de tout excepté de lui-même. Nous n'offenserons pas la modestie du poète en le proclamant en même temps un savant et un érudit du meilleur goût. Il l'avait déjà prouvé dans son étude remar- quable sur Popelin, l'auteur des Vieux arts du feu et de la traduction du Songe de Polyphile. Dans une substantielle introduction, il apprécie la part qui doit revenir désormais dans l'enseignement supé- rieur à l'étude des littératures étrangères et surtout à celle de l'italien. L'espagnol lui aussi mériterait d'être mieux connu en France. Tandis que dans nos départements du nord la place serait faite plus large à l'anglais et à l'alle- mand, des chaires nouvelles de littérature italienne et espa- gnole devraient être créées dans les Facultés du Midi. La Société d'études italienne fondée il y a quelques années à Paris a donné de trop beaux résultats pour qu'on se laisse ralentir dans cette voie féconde de science et de progrès. Le premier chapitre consacré à Pétrarque et à Y Humanisme nous arrêtera tout d'abord. Sous ce terme de convention, on désigne le mouvement littéraire vraiment spontané qui (1) Par exemple le bel ouvrage intitulé : Pétrarque et THumanisme. Paris, Bouillon, 1892, in-8° de 400 pages.