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264 BIBLIOGRAPHIE au milieu du xive siècle porta tout à coup les esprits vers l'étude des lettres anciennes presque oubliées. Pendant toute la durée du Moyen Age, la culture des auteurs latins avait été à peu près abandonnée sauf par les gens d'Eglise, les moines surtout,qui ont eu le mérite de nous en conser- ver les manuscrits. Cependant ces derniers commençaient eux-mêmes à disparaître. On ne sait au juste quel est le nombre des auteurs anciens qui furent irrévocablement per- dus pendant les pillages et les incendies de la guerre de Cent ans, ainsi que dans les querelles des petits princes italiens à la même époque. Toujours est-il qu'au milieu du XVe siècle le Pogge, florentin, raconte qu'il trouva dans une vieille tour près de Constance le dernier manuscrit complet de Quintilien couvert de poussière et de moisissure ; que c'est encore d'après un manuscrit unique, perdu depuis, que Beatus Rhenanus nous a donné le texte de Velleius Pater- culus l'un des historiens les plus élégants du premier siècle de notre ère (2). Né en 1304 à Arezzo, Pétrarque fut la personnification des nouvelles tendances. Dès sa jeunesse il avait conçu un goût extrême pour les lettres. Riche et intelligent, il collec- tionna avec ardeur les vieux manuscrits, fit exécuter des copies et réunit une merveilleuse bibliothèque dont Pierre de Nolhac a cherché à établir le catalogue. Comme le grand humaniste avait coutume d'annoter lui-même les manuscrits qu'il possédait, notre compatriote a pu les reconnaître dans les nombreux dépôts où ils sont conservés et prouver ainsi l'immense service que Pétrarque rendit aux lettres jusqu'à (2) Ludovic Lalanne. Curiosités bibliographiques. Paris 1857, page 227. — Léon Renier. Notice sur une inscription romaine relative à l'historien Velleius Pateradus. Académie des inscriptions, 5 novembre 1875.