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198                LA PUBLICITÉ A LYON

c'est elle qui lui a permis d'atteindre le point culminant où
nous la voyons s'épanouir aujourd'hui.
   Tel commerçant qui, jadis, se serait orgueilleusement
retranché derrière le fameux proverbe de nos pères : « à
bon vin pas d'enseigne » est forcé à l'heure actuelle d'ap-
peler la publicité à son secours.
   Est-il besoin de rappeler ici la réponse péremptoire faite
par un de nos grands industriels à un ami qui lui reprochait
d'user de trop de réclame pour ses produits :
   — Que voulez-vous, mon cher ami, Dieu lui-même a
besoin qu'on sonne les cloches pour lui.
   De là, à faire sonner les cloches à toutes volées, la dis-
tance est courte : elle a été facilement franchie.

   L'annonce est une affiche de petites dimensions, som-
maire, concise et brutale : elle est reléguée à la quatrième
page du journal.
   La réclame — qui n'est en somme qu'une annonce plus
ou moins adroitement déguisée — comporte des dévelop-
pements, elle attire les chalands par rénumération d'avan-
tages souvent exagérés et plus souvent encore — il faut bien
le dire — illusoires.
   Comme Protée, d'ailleurs, elle revêt toutes les formes.
   Voici — à titre de simple curiosité — deux réclames qui,
bien que remontant à vingt-cinq ans, peuvent être consi-
dérées comme des modèles du genre.

   D'abord celle d'un dentiste qui — à la veille du premier
jour de l'an — croyait utile de rappeler son adresse :
   « A la veille de la véritable fête des bonbons, nous rap-
pelons à tout le monde que nul n'apprécie la saveur, l'arôme
frais et suave d'un bonbon, s'il ne possède de belles dents
ou s'il ne les fait nettoyer ou plomber. Nous recomman-