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U 134 N E NOUVELLE BOUTIQUE comte de Forez, le comte de Joigny, Robert de Beaujeu et cent autres seigneurs de la première noblesse périrent en cette fatale journée. Grande fut à Lyon, où l'on était loin de s'attendre à pareil désastre, la consternation des habi- tants lorsqu'ils en eurent connaissance par les morts, par les blessés qui leur étaient rapportés en grand nombre et parmi lesquels se trouvaient Jacques de Bourbon lui-même et son fils, tous deux mortellement atteints et déjà presque expirants (6 avril 1362) (9). Qu'allaient faire les Compagnies victorieuses? Les Lyon- nais, maintenant sans défense, se voyaient déjà pris, pillés, massacrés. Par bonheur, pendant qu'ils se préparaient en hâte à soutenir un siège, le Ciel donna aux Tard-Venus l'inspiration d'aller les uns en Bourgogne, les autres en Auvergne ou en Vivarais, manger les grosses rançons qu'ils n'avaient pas manqué d'exiger du comte de Melun, d'Hum- bert d'Albon, du sénéchal Jean de Grolée et des autres chevaliers restés leurs prisonniers à Brignais (10). Nos pères n'étaient pas encore remis de cette panique la savante dissertation de M. le docteur Humbert Mollière, membre de l'Académie de Lyon : Guy de Chauliac et la bataille de Brignais, Lyon, 1894. (9) Froissart édit. Luce, tome 6, p. 70. «... Cil de Lyon furent moult effraé quant ils entendirent que la journée estait pour les Compagnies ; toutes fois, ils recueillièrent moult doucement toutes manières de gens qui de la bataille retournaient. Et furent par espécial moult courouccé et destourbé de la navrure monsigneur Jakemon de Bourbon et de monsigneur Pière son fils ; et les vinrent moult bellement visiter, et les dames et les damoiselles de la ville, dont il estait bien amés. Messire Jakemes de Bourbon trespassa de ce siècle trois jours apriès ce que la bataille eut esté et messire Pière son fil ne vesqui nient longhement puissedi. » (10) G. Guigne. Les Tard-Venus p. 81 et suivantes.