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SUR LE PONT DE SAÔNE I3 Un peu plus loin, une maison dont l'architecture ogivale dénote l'ancienneté a été quelque temps occupée par les Grolée (11). C'est là peut-être qu'a vu le jour Humbert de Grolée, ce grand chrétien, ce grand patriote dont notre ville ne se glorifie pas assez, car s'il est, parmi les contem- porains de Jeanne d'Arc, un capitaine qui ait vaillamment servi son roi, son Dieu, son pays, dont le nom mérite d'être associé à celui de la « vénérable t> Lorraine , c'est bien le sénéchal de Lyon, Humbert de Grolée. Le reste de la rue se compose d'immeubles de rapport. Deux d'entre euxont autrefois appartenu à JacquesCceur( 12). Tous maintenant sont loués, et à des locataires de premier choix. Aux étages ce ne sont que des notaires, des méde- cins, des magistrats (Me Berjon, M. le docteur de la Cha- pelle, M. le procureur du roi Baronnat) (13) ; aux rez-de- chaussée, des banquiers, des négociants italiens ou alle- mands, entre autres la banque de Médicis qui donne 120 livres du local où sont installés ses comptoirs dans la maison Basto (14). On le voit, il s'en fallait, au xvi e siècle, que la rue Juiverie fût un ghetto. C'était le quartier du haut commerce, de la finance, de la magistrature. Et, s'il n'y avait pas de Juifs dans la rue Juiverie, c'est vainement qu'on en aurait Inventions pour bâtir cite lui-même comme l'un de ses meilleurs mor- ceaux les deux « trompes » encore existantes qu'il fit faire en 1536 à son retour d'Italie pour le général de Bretagne, Monsieur Bullioud. (11) N° 20. Sur l'origine des maisons de la Juiverie et les souvenirs qui s'y rattachent v. Pierre Martin, Recherches sur les maisons du Moyen Age el de la Renaissance de Lyon. (12) Archives de Lyon, CC, 3. (13) Ibid. CC, 321, nommées de 1514. (14) Ibid, CC, 4, nommées de 1493.