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8                   UNE NOUVELLE BOUTIQUE

nous chargeons l'une de nos feuilles quotidiennes de porter,
en l'insérant dans ses colonnes, notre requête à qui de droit.
   Au seizième siècle, n'ayant pas de journaux à leur dispo-
sition, l'usage était que ceux des Lyonnais qui ne trouvaient
pas que tout fût pour le mieux dans la meilleure des villes
allassent en personne à la maison commune dire à
messieurs les conseillers ce qu'ils avaient sur le cœur. Ces
messieurs recevaient ainsi de leurs administrés, en pleine
séance, toutes sortes de suppliques ou de représentations.
   Un jour c'étaient les habitants de la rue Mercière qui
venaient réclamer contre le privilège qu'avaient les moines
de Saint-Antoine de laisser courir dans les rues douze
pourceaux, cause de grands dégâts et insupportable puan-
teur (2).
   Une autre fois c'était le roi de la Basoche, Pierre Molaris,
et les clercs, ses suppôts, qui demandaient permission et
congé de jouer le « Mystère de la Conception Notre-Dame»,
et, pour ce, de dresser leurs échafauds sur la grande place
des Cordeliers, offrant au Consulat de lui communiquer la
matière, afin qu'il vît s'il y avait « chose qui ne fût à
l'honneur de la Ville et exaltation de la Foi » (3).
   Ou bien encore, faisant tout à coup irruption dans la
salle même des délibérations, l'apothicaire Jehan Gaultier
et plusieurs autres, se donnant comme procureurs des arti-
sans, ne craignaient pas de jeter à la face des riches bour-
geois dont se composait l'administration consulaire une
insolente protestation contre la légalité de leur élection (4).


   (2) Ibid. BB, 25.
   (3) Ibid. BB, 38.
   (4) Ibid. BB registre _;3, séance au 22 avril ijif  et registre 37,
séance du 24 novembre iStcj. — Au xvi e siècle le choix des nouveaux