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EN OISANS 38r Il est quelquefois très honorable de se tenir sur la brèche, mais ce n'est jamais bien amusant : il y soufflait un vent coulis des plus désagréables, il s'agissait de vite s'en aller. Devant nous, se dressait la fameuse arête qui ne devait pas être, pensions-nous, des plus faciles à ... avaler. Mais Gaspard l'avait étudiée du haut de notre pic sans nom, et il l'avait déclarée passable. Notre confiance en lui étant absolue, nous n'hésitons pas à le suivre, bien qu'il n'y ait jamais passé. Nous grimpons... Au premier corps à corps avec le rocher, nous nous apercevons que rien n'est solide. « Attention ! dit le guide, ce n'est plus comme à la Meije ; ici, tout bouge, il faut goûter chaque pierre avant de la saisir. » Pendant la première moitié de l'ascension nous nous tenons surtout sur le versant nord, puis au haut d'une petite cheminée pas commode qui nous ramène sur la ligne de faîte, effritée de plus en plus, nous contournons quel- ques gros blocs et suivons le versant sud. A tout instant la roche s'écroule et c'est là le pire danger, sur l'étroit passage où nous sommes maintenant (dont l'inclinaison varie de 40 à 50 degrés) entre deux pré- cipices qu'on n'ose regarder, à gauche le Glacier Blanc, à droite le Glacier d'Arsines. Avant d'arriver, une petite dépression nous force à redes- cendre dans un couloir où les pierres.que nous détachons roulent avec un sinistre fracas jusqu'au Glacier Blanc. A cet endroit nous trouvons la renoncule glaciaire et l'androsace bleue que déjà nous cueillîmes à la Meije. Enfin nous atteignons le point culminant. En somme, l'ascension par ce côté est difficile. Nous avions fait un bel entraînement à la Meije, et il nous fallait