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                   AUX XVe ET XVIe SIÈCLES                    367

 politique et religieuse et publièrent un grand nombre de
 pamphlets et d'ouvrages de controverse. Leurs caractères
 sont encore fort élégants et de bon goût, mais l'encre et le
 papier dont ils se servirent étaient détestables : aussi la
 plupart des ouvrages qu'ils ont donnés sont-ils parvenus
 jusqu'à nous en très mauvais état de conservation.
    Horace Cardon, qui vivait à la même époque, fit sa spé-
 cialité des livres de théologie et réalisa également une fortun e
 très considérable qui lui permit d'acquérir cette belle terre
 voisine de Lyon, qui a conservé son nom (La Roche-
 Cardon).
    Cependant, l'heure de la décadence avait sonné : si quel-
 ques rares hommes de goût, parmi lesquels nous citerons
 encore Paul Frellon, Pierre Ravaud, Abraham Cloquemin
 et Claude Morillon, cherchent au début du xvn e siècle à
conserver les anciennes traditions, nous voyons l'imprimerie
lyonnaise inaugurer plus tard, avec les Grégoire, Coral,
Cellier, Libéral, etc, l'ère néfaste de l'inélégance et de la
pacotille.
    Au commencement du xvnr% la typographie ne se relève
quelque temps avec P. Valfray et les frères Bruyset, que
pour retomber ensuite presqu'aussi bas qu'auparavant.
    La période révolutionnaire fut absolument fatale à l'im-
primerie lyonnaise, et le petit nombre d'ouvrages publiés
à cette époque se font remarquer par le manque d'élégance
le plus absolu.
    Les choses devaient demeurer ainsi jusqu'à des temps
voisins du nôtre, où deux hommes de talent et d'initia-
tive, Léon Boitel et Louis Perrin, cherchèrent, en s'ins-
pirant des traditions précieuses du xvie siècle, à rendre à
notre vieille industrie lyonnaise, la réputation qu'elle avait
perdue.
                                    D r Humbert MOLUÈRE.