Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        SUR LE BEAUJOLAIS                   303

valeur, qui dévoile la vérité sur la situation à la veille de la
Révolution de l'un de ces établissements ecclésiastiques
dont les prétendues richesses excitaient autrefois tant de
convoitises et sont demeurées légendaires.
   Les revenus du Chapitre de Beaujeu provenaient de
quatre sources : i° de la dîme prélevée sur une dizaine de
paroisses et dont le produit total était de 7,548 livres ;
2° de quelques rentes nobles d'une valeur annuelle de
1,470 livres ; 3 0 du produit des domaines, vignes et autres
fonds appartenant au Chapitre, estimé 1,026 livres par an ;
4 0 des pensions en grande partie constituées par des bien-
faiteurs pour des fondations pieuses produisant 244 livres,
soit un total de 10,288 livres de revenus annuels.
   La plus grosse part de ces revenus provenait donc des
dîmes, dont le Chapitre était propriétaire. Il avait abandonné
à des fermiers le droit de les percevoir, et la valeur que la
déclaration leur attribue est exactement le prix des fermes
constaté par les baux.
   La déclaration contient d'intéressants détails sur les dîmes
dues au Chapitre de Beaujeu, qui lui avaient été données
à une époque très ancienne par ses fondateurs et bien-
faiteurs, les sires de Beaujeu (2). De toutes les charges
foncières abolies par la Révolution, les dîmes étaient les
plus impopulaires, et le souvenir s'en est conservé parmi
les populations comme celui de l'impôt le plus vexatoire.
L'un de ses vices résidait dans le mode de perception qui
s'opérait en nature, associait en quelque sorte le décimateur
au produit de la récolte, et rendait aussi difficile pour le
créancier l'exercice de son droit, que l'obligation de le subir



  (2) Louvet. Histoire du Beaujolais, chap. v .