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AUX XVe ET XVIe SIÈCLES 36) quables, et sa belle marque de la doîoire avec la devise : Délivre-moi, ô Seigneur, des calumnies des hommes, n'est certes pas d'un athée. Ami de Jean Canappe, médecin de l'Hôtel-Dieu de Lyon, il publia ses Traductions de Paul d'Egine, de Galien, ainsi que celle d'Hippocrate, de Pierre Vernei, un autre médecin du temps. Son édition des Poésies de Clément Marot est une des merveilles de la typographie lyonnaise, et le Rabelais avec gravures sur bois figure parmi ces livres qui atteignent dans les ventes les prix les plus fantastiques. Dolet n'imprimait pas seulement avec ces caractères mixtes dont j'ai parlé ; il avait aussi à sa disposition des lettres rondes et des italiques très élégantes, ressemblant beaucoup à celles des Aides. Le Suétone et la seconde édi- tion du Paul d'Egine, déjà cité, en sont de très beaux spécimens. Il serait injuste de ne point parler ici du célèbre Guillaume Roville, qui excella, lui aussi, dans ce bel art de la typo- graphie, et dont le nom ne saurait être séparé de celui de ses trois glorieux rivaux. Né dans la ToUraine, il vint s'établir à Lyon. L'honneur qu'il mérita d'être trois fois con- seiller de ville dans l'espace de dix ans, lui donna le droit de naturalité. 11 se fit connaître par de belles éditions latines, italiennes et françaises. Les portraits des grands hommes et les figures des plantes et des animaux, dont il les décora, les font encore rechercher aujourd'hui. Riche et généreux il fit des legs aux hôpitaux. Il possédait dans la rue Mercière, la maison désignée par l'Ecu de Venise, où était à la fois son domicile et son imprimerie.il mourut en 1589. Il imprima surtout à ses débuts des livres à gravures sur bois ; ces dernières presque toujours dues au burin des artistes dont nous avons parlé.