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366 L'IMPRIMERIE A LYON Les éditions des Emblèmes à 'Aidai méritent d'être parti- culièrement signalées. Chaque page est entièrement occupée par une gravure du Petit Bernard avec encadrements variés dans le goût le plus pur de la Renaissance, et les quelques lignes de texte placées au milieu de cartouches des plus élégants. Ces encadrements sont parfois de styles différents, les uns se rapprochant du genre italiennes autres ayant une véritable originalité dans la conception qui doit les faire attribuer à des artistes français, voire même très probablement lyonnais. Guillaume Roville a énormément imprimé, aussi vers la fin du xvie siècle, ne s'aperçoit-on que trop de l'usure de ses caractères et de ses bois, qui, vers les premières années du xvn% ne donnent plus que des images très pâles, sinon tout à fait effacées. Néanmoins, il faut lui savoir gré d'avoir puissamment contribué à répandre le bon goût artistique, non seulement en France, mais dans d'autres pays pour lesquels il donna des traductions de l'œuvre déjà citée du grand jurisconsulte italien. De même que Sébastien Gryphe et Jean de Tournes, Guillaume Roville acquit dans la librairie une fortune immense, ce qui montre quelle était alors l'importance du commerce des livres dans notre ville. Elle imprimait pour l'Europe entière, et encore aujourd'hui, on rencontre à chaque instant en Suisse, en Italie et en Allemagne, de vieux livres lyonnais du xvie siècle. Je ne puis que citer encore Thibaut Payen, Barthé- lémy Honorât, Michel Jove, Thomas Soubron, Macé- Bonhomme, etc., etc., tous typographes distingués qui mériteraient plus qu'une simple mention. Aux temps des guerres de religion, J. Pillehotte et Pierre Rigaud mirent leurs presses au service de la polémique