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3 l8 NOTES DE L'ABBÊ RANCHON On a commencé, l'an 1788, à construire un pont en pierre, il sera appelé le pont de St-Jean, mais quand sera- t-il fini ? Le pont volant construit sur des bateaux, près ledit pont S' Jean, a été entraîné par les glaces. Du 25 février 1789, j'observe que nos habitants n'ont pu travailler leurs vignes depuis le départ des glaces, car depuis ce temps il ne fait que neiger ou pleuvoir. Les vins valent 15 livres l'ânée. Le 31 mars j'observe que tout le mois de mars a été pluvieux ; le bled vaut 9 livres le bichet en juin, 10 livres le bichet en juillet 1789, à la grenette 10 livres 15 sols. On commence à moissonner le ié juillet ; les vins augmentent et valent 16 livres l'cînée. En juillet, on conduit des farines de Lyon à Paris. Le pain vaut 4 sols 6 la livre. Les États généraux se sont assemblés à Versailles le 5 mai 1789 et n'ont rien fait jusqu'à ce jour, 28 juin 1789. Les trois ordres sont divisés de façon qu'à ce jour on craint que les peuples ne se soulèvent. Les mémoires qui paraissent et qui paraîtront seront grandement intéressants pour tout home curieux de ce qui s'est passé dans le royaume. Le tout sera sans doute imprimé dans un ou deux volumes. (Ici je reproduis le récit des événements qui ont accom- pagné la prise de la Bastille, d'après le Livre sur la commu- nauté des pauvres, où le curé Ranchon en a fait un compte rendu moins sommaire que dans ses registres paroissiaux.) Les États généraux ont été assemblés à Versailles le 5 may 1789. La division entre les trois ordres a duré jus- qu'en juillet dudit an ; la noblesse, ainsi que le clergé qui voulaient opiner par corps et non par tète, ont été forcés de se rendre dans la salle des communes. Plusieurs princes du sang avec les chefs de Paris avaient tramé une cabale, et avec cent pièces de canon et cinquante