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NOTES DE L'ABBÉ RANCHON 319 mille hommes de troupes, ils prétendaient tuer deux cent mille hommes de la milice bourgeoise de Paris, conduits par le sieur Deflessel, gouverneur de la ville de Paris, et ce pendant la nuit du 12 au 13 juillet. Ce complot a été décou- vert, dès lors la milice parisienne, au nombre de plus de deux cent mille hommes, s'est emparée des canons de la Bastille, de ceux des Invalides, de toutes les armes et munitions y enfermées et conduite par trois mille soldats des gardes françaises de Paris qui se sont donnés à ladi milice, abbandonnant le parti royaliste ; en trois heures de temps ils ont été en état de résister à l'ennemi, qui voyant ses projets évanouis se sont retirés. Les princes ont pris la fuite et sont passés avec plusieurs de leurs complices dans l'étranger. Les Srs de Flesselles, de Launay, gouverneur de la Bastille et plusieurs autres chefs de la ville furent écar- telés par le peuple. Le Roy qui avait été trompé, fut instruit par des députés de l'assemblée qui ne lui cachèrent pas le triste état de son royaume, il se rendit à l'assemblée, promit tout et se rendit le lendemain à Paris, à la maison de ville, renvo}'a toutes les troupes, au nombre de 50,000, campées autour de Paris, et promit rendre la justice qu'on demandait. Toutes les provinces du royaume se sont soulevées, ont incendié quantité de châteaux, sous prétexte que les Ssrs étaient cause de tous ces troubles et concutionnaient leurs vasseaux. 11 est vraisemblable qu'on fera des volumes de tout ce qui s'est passé jusqu'à ce jour, 12 août 1789, et de ce qui se passera jusqu'à la fin des États généraux. Jusqu'à ce jour, 12 août 1789, toutes les villes se gardent par des milices bourgeoises ; les campagnes montent aussi la garde ; tous les jours, on apprend qu'on a incendié des châteaux. Les Ssrs nos voisins ont enlevé tous leurs effets, se sont retirés