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                 SUR LE CHATEAU DE TRÉVOUX.                     499
   La formation des chatellenies en Dombes remonte aux pre-
miers établissements des sires de Beaujeu dans ce pays (1). Pour
sauvegarder leurs possessions d'outre-Saône, ils établirent en
qualité de gouverneurs, dans les châteaux qu'ils acquéraient, des
gentilshommes éprouvés , chargés de les défendre et de régler
les impositions et la police. Les sires de Villars suivirent leur
exemple.
   Ces gentilshommes plus soldats que magistrats , se dégoûtè-
rent de cette fonction et se donnèrent, à partir du XVe siècle,
des substituts instruits des formalités de la procédure , qui pri-
rent eux-mêmes le nom de châtelains ; le gouverneur prit celui
de capitaine du château. Ces deux offices se cumulèrent aussi
quelquefois depuis.
    Les châtelains primitifs, et plus tard les capitaines châtelains,
avaient le commandement des troupes. Leur juridiction, comme
représentant du seigneur suzerain , s'étendait sur tous les fiefs
de la châtellenie. Ils administraient les possessions domaniales,
connaissaient en première instance des différends des particu
liers, excepté des causes dont la connaissance était réservée aux
baillis. Lorsque la justice fut organisée en Dombes, ils ne purent
plus connaître que jusqu'à 60 francs d'amende. Ils présidaient
aussi les assemblées générales, apposaient les scellés chez les
roturiers , étaient chargés de la police des chemins el taxaient
 les vivres.
    Leurs fonctions comparées aux fonctions de nos jouis com-
prendraient celles des commandants de place , des maires , des
 juges de paix et des commissaires de police actuels.
    Certains droits leur étaient dévolus. Ceux de Trévoux avaient
 le tiers des lods et ventes et la langue de tous les bœufs tués
 à la boucherie. Ce dernier droit, appelé droit de langnage, leur
 fut confirmé par arrêt du parlement de Dombes du 3 mai 4 581,
    Un autre arrêt, du 15 juin 1578 , régla à un ras d'avoine et
 à une poule pour chaque feu le droit de chassipolerie qu'ils per
 cevaient sur tous les habitants le jour de, la Saint-Michel. Ce
 droit fut réuni au domaine le 18 juillet 1671.
  (1) Boucher d'Argis.