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494 DE L'INFINI. effet, dont il faudrait chercher la cause, pas de cause réelle si elle n'est définitive ou première, conséquemment absolue ou par soi, conséquemment infinie, dès lors infinie en toute manière, sinon elle ne serait point infinie. Aux sources de l'être est l'Infini. Alors, nous avons vu successivement, quelle idée on doit avoir de l'Infini ; que la raison n'est autre chose que cette idée de l'Infini ; comment elle disparaît avec l'idée de l'Infini , et les divers systèmes de scepticisme ou de panthéisme qui s'ensuivent. Puis , rentrant dans les notions de l'Infini , comme nous sommes rentré dans celle de cause, non pour aller plus avant, mais pour savoir ce que renferme l'Infini , et connaître sa nature, nous nous som- mes aperçu que la notion de l'Être qui existe par lui-même suppose celle de puissance ; la notion de puissance , celle d'intelligence ; et la notion d'intelligence, celle d'amour, qui trouve en lui son désir, son motif éternel dans le bien. Nous avons cherché les relations absolues de l'amour, et ses ma- nières d'être éternelles. Enfin, rentrant métaphysiquement dans la notion de l'amour, comme nous sommes rentré dans celle de l'Infini, nous avons vu comment l'éternel amour repose lui-même sur la Sainteté, en laquelle il puise son éternel attrait. En parcourant le cercle de l'Être, nous avons retrouvé ce qu'il y a d'éminemment libre et spontané dans la vie divine, nous avons saisi le sens de la Gloire éternelle qui la caractérise, nous avons vu se manifester en quelque sorte la réalité objective de ces merveilleuses expressions des Ecritures : Dieu est, Dieu est saint, Dieu est amour, il vit dans la Gloire éternelle. L'Être, la Cause, l'Infini revêt ainsi sa nature et son caractère a nos yeux. Il est temps de prendre les conséquences , je veux dire les conclusions pour la création, de ce fait, glorieux et ineffa- ble d'amour que recèle VInfini. (Suit l'article de notre livraison de înni;.