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426 (;0KRESH>NDANCE INÉDITE titres, n'avait pas eu connaissance en 1639 de l'édition pu- bliée par Jean de Tournes, en 1602, non plus que des tra- vaux historiques du président de Langes. Sa réponse à Jac- ques Godefroy en est cependant la preuve évidente : Monsieur, vostre lettre m'a comblé de joie, parce que je vous vois dans un dessein qui a de la conformité avec le mien. Je vous offre toutes les conquestes que ma curiosité et celle de mes amis m'a procurées. J'ay quantité de manuscripts et de titres que je ne vous puis pas désigner par le menu, et dont je vous enverrai des extraits, si vous me faites ceste grâce de me faire connaistrc de quelle sorte de pièces vous aurez besoin, n'estant pas impossible qu'il se trouve quelque chose qui concerne vostre ouvrage dans le grand amas que j'en ay fait. Quant au manus- cript duquel vous m'escrivés dont vous faites autheur un M. de Langes, je ne le connois point. J'ay bien une chronique manus eritte, en vieil langage françois qui commence à l'an 954 cl finit à Amé, premier duc de Savoye, qui a servy de modèle à Champier, Paradin et autres historiens de Savoye, je ne sçay si ce sera mesme chose que la vostre. Et au cas qu'il y cust de la différence, je n'en refuse pas la communication avec promesse <{ue je vous fais de vous la renvoyer fort fidèlement GUICHENON. Bourg en Bresse 29 octobre 1639... La tentative de Jean de Tournes n'eut pas le résultat qu'il s'en était promis. Le discrédit continua à peser sur les chro- niques de Savoie jusqu'au commencement du XIXe siècle , c'est-à -dire jusqu'à l'époque où le progrès des études his- toriques les a relevées de cet abaissement. De nos jours elles sont considérées sinon comme source de l'histoire du moins comme d'utiles auxiliaires, qui, tout en servant à contrôler les faits et les dates, ont le précieux avantage de réfléchir dans leur contexte, l'esprit, les mœurs, les croyances et le