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422 ESTIENNE DU TRONCHE!'. ténébreux, d'allusions si bizarres, de concelti tellement subtils, qu'il est presque impossible d'en saisir le sens général. Tout ce pbœbus est entremêlé d'obeénités et de jeux de mots un peu trop à la manière de Straparole. C'est à tort que M. Brunet attribue à du Tronchet, l'Apologie française pour la ville de Lyon, in-4°, 1578. Cette pièce , comme on pourra s'en assurer en parcourant la notice bibliographique qui termine cette étude , est d'Olivier de la Porte. Les Distiques de Caton pour les bonnes mœurs , traduicts en rymes françaises par du Tronchet, sont d'une lecture tout aussi pénible que sa traduction de soixante-dix sonnets de Pétrarque. Ils parurent pour la première et unique fois en 1584, chez Cavellat. à Paris, selon toutes probabilités quelques mois avant sa mort. Après avoir perdu ses fonctions auprès de Catherine deMédicis, il était entré, comme secrétaire (on ignore à quelle date), au service de François Rougier, seigneur de Malras, Baron de Ferrais (1), au- trefois ambassadeur en Flandre et nommé depuis, en la même qualité, auprès de la cour de Rome. Du Tronchet le suivit dans cette ville, où il séjourna pendant quelques années, et où il mourut. J'ai lieu de croire que ce fut vers la fin de 1584. Du Verdier, qui fit imprimer, l'année suivante, sa Bibliothèque française, dit que peu de temps avant sa mort, il avait envoyé de Rome à un de ses amis du Forez un Discours satyrique en vers macaroniques, à l'imitation de ceux de Merlin Cocca'ie. Il est probable que, pendant son long séjour dans la capitale du monde chrétien, il avait obtenu de M. de Ferrais l'autorisation de revoir, pour quelques mois, sa ville natale. Bien que ce ne soit là qu'une supposition, il ne serait guère permis de croire cepen- dant que du Tronchet, habitué aux plus longues et aux plus fati- gantes pérégrinations, se fût privé, pendant longues années, de visiter ses parents et ses amis. Il existe plusieurs portraits gravés sur bois de ce singulier réfor- mateur du genre cpistolairc : on peut les voir en tête des premières (1) Du Tronchet était très-aime de M. Je Ferrais, « qui estoit courtois, libéral envers chascun, magnifique et généreux envers tous. »