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                          ÉTUDE


LA LANGUE DES HÉBREUX.




   Un écrivain de nos jours a dit qu'il ne suffisait plus aujourd'hui
d'être helléniste, qu'il fallait encore être orientaliste. Le litté-
rateur , le philosophe, qui veulent savoir quelque chose de ce
qu'on appelle l'Histoire de l'esprit humain, ne peuvent plus s'ar-
rêter à l'histoire et à la littérature de la Grèce et de Rome.
L'esprit humain vient de plus haut et de plus loin. L'opinion qui
faisait de la Grèce le berceau primitif de la civilisation et qui
croyait en quelque sorte à une génération spontanée de la reli-
gion, des sciences et des arts sur ce sol privilégié, est tombée
devant le progrès de la science. Le fond de la scène humaine a
reculé au loin, et les perspectives nous sont ouvertes aujour-
d'hui jusqu'aux extrémités de l'Orient.
   C'est à la philologie que nous devons la découverte de tous ces
anciens mondes perdus, et des langues qui furent les plus sûrs
dépositaires de leur civilisation. Le génie des Champollion , des
Remusat, des Humbold, des William Jones, etc., etc., a surpris
l'énigme de ces sphinx assis depuis des siècles sur le seuil mys-
térieux du passé et a rendu presque à chaque siècle et à chaque
peuple le langage qu'ils avaient laissé tomber dans le silence de
l'oubli. Malheureusement tous les efforts de la linguistique ont