page suivante »
EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS-DES-ARTS. 1856. ( scn-t: F.T riN ). Des souvenirs de l'ancienne École lyonnaise , nous ne trouvons à l'expo- sition de la Société des Amis des Arts que le tableau de M. Genod, la Cinquantaine. Il est peint avec beaucoup de soin, la couleur en est brillante et gaie ; l'artiste a surtout réussi à donner à la scène qu'il représente ce caractère de concorde et de sensibilité souriante qui lui convient. Les deux patriarches villageois qui vont au renouvellement de la bénédiction nuptiale et reçoivent de la nombreuse génération qui les entoure des frais bouquets et de pieux hommages , doivent être comptés parmi les meilleures figures dues au talent du peintre. La bonne femme s'appuie au bras de son vieux compagnon de route avec une affection simple , un abandon confiant exprimés avec beaucoup de charme. Nous aurions aimé que M. Genod eût donné à ses paysans le costume de notre temps : la Bresse, le Maçonnais, les montagnes du Forez, quelques parties du Lyonnais lui auraient offert des ressources pittoresques très-suffisantes. 1,'Intérieur d'atelier, de M. Bail, présente des qualités réelles, une lumière adroitement distribuée, une perspective assez juste , delà verve dans les figures : cependant ce tableau plait médiocrement ; ce ne sont que physionomies rébarbatives, attitudes vulgaires, costumes débraillés; ces éléments ne suffisent pas sans doute pour caractériser une réunion d'artistes : on aurait voulu découvrir quelque tête slndicu9e, intelligente, enthou- siaste au milieu de tous ces Bohèmes. M. Van Schendel de Bruxelles, nous a envoyé quatre toiles remarquables. La Faiseuse de dentelles , travaillant à la lueur d'une lampe, est une petite merveille d'observation et de talent. Quelle bonne et simple fille, qxielle ouvrière consciencieuse ! Elle travaille avec ardeur, et en même temps une idée souriante paraît occuper obstinément son esprit. Avec chaque maille du filet qu'elle fabrique, il semble qu'elle trace une lettre du nom qui soutient son courage. La Dame faisant l'aummie à un vieillard au, sortir d'une église? rappelle heureusement la manière de Gérard Dow et de Miéris.