Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         DE GUICHENON.                        331
veilles. Ce n'est pas merveille en vous de bien escrire, mais de
ce que vous escrivez toujours bien et qu'on ne cognoit qu'esga-
lité en vos ouvrages. Si ma santé et les occupations du palais
me permettent de livrer au jour ce que je médite vous en serez
le premier estrenné, avec cette différence pourtant que j'auroy
fait avec vous l'eschange de Glaucus et de Diomedes. Quant aux
austres mémoires que porte vostre lettre, j'ai desjà mis ordre
pour en estre esclaircy. Si nostre contrée pouvoit produire ce
que vous en attendes, je m'estimeroys le plus heureux homme
du monde. Je vous conjure donc, monsieur, de vivre dans cette
créance que personne n'est plus que moy, votre, etc.
                                                 GUICHENON.
  A Bourg, ce 10 novembre 1639.

   A cette époque Guichenon fut informé par un de ses amis
qu'il y avait à Genève deux hommes simultanément occupés
à rechercher les matériaux de l'histoire de cette ville. Le pre-
mier, M. dePéagel,nousest inconnu, le second était le célèbre
Jacques Godefroy. Guichenon s'empressa aussitôt d'écrire à
l'un et à l'autre dans l'espoir d'en tirer des lumières et des
secours pour son Histoire de Bresse et de Bugey, en raison,
comme il l'exprime très-bien du voysinage des provinces et
de la connexité de la matière. Voici ce qu'il leur écrivait :

A M. Godefroy, professeur de droit et Conseiller d'état de la ville
                         de Genève.
    Monsieur,
  Vous vous estonnerez peut-être qu'un homme que vous n'avez
jamais veu prenne la hardiesse de vous escrire et de vous impor-
tuner tout ensemble. M. Perreaud m'ayant confirmé de bouche
que je rencontrerais autant de franchise en vous qu'il paraît de
doctrine en vos ouvrages, j'ai creu que vous ne blasmeriez point
mon procédé qui tient plus du dessein de vous honorer que de
vous estre à charge. II est pourtant vray, Monsieur, qu'ayant com-
mencé l'Histoire de Bresse et de Bugey, j'ai, par occasion, esté
engagé à celle de Gex à cause du voysinage des provinces et de