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DE LA CHIRURGIE A LYON. ' 325
jamais avec quelle bienveillance il accueillit mes débuts dans
la carrière et applaudit à mes premiers succès ' Des voix élo-
quentes lui paieront un juste tribut d'éloge devant cette aca
demie. Pour moi je n'ai pu résister au besoin de déposer, en
passant, ce pieux hommage à sa mémoire vénérée.
Messieurs, si nous reportons maintenant nos regards sur
le passé, il se déploie sous nos yeux un spectacle bien diffé-
rent de celui du moyen âge ; que de progrès accomplis en
un siècle !
Affranchissement de la profession ; réhabilitation de
l'homme de l'art; complément delà chirurgie par son union
à la médecine ; enseignement professionnel plus complet et
plus élevé ; perfectionnement de l'art par un appel à toutes
les sciences et par de fortes études littéraires ; institution du
concours ; noble émulation a tous les degrés de la hiérarchie
médicale, qui stimule et concentre les efforts de tous les tra-
vailleurs dans les diverses tribunes des écoles, du journa-
lisme et des académies.
Voila l'immense travail qui s'est opéré en faveur de notre
art ; telles sont les conquêtes modernes que la chirurgie peut
inscrire sur sa bannière, conquêtes dont Lyon peut revendi-
quer une part glorieuse. L'histoire dira quels fruits lui sont
réservés dans l'avenir, et quelles pages brillantes elle doit
ajouter encore aux annales lyonnaises !
Pour moi, Messieurs, me voici arrivé au terme de ma tâche;
je dois déposer^ ici la plume de l'historien. — Vous voudrez
bien excuser la longueur de cette esquisse ; trop heureux, si
j'ai réussi à vous intéresser à l'histoire locale d'un art et d'une
science auxquels je me suis dévoué.
La chirurgie (1) est pour moi comme une idole : je lui ai
(1) On voudra bien se rappeler, d'après ce qui a été dit plus haut, que
l'auteur entend ici la science entière, et que pour lui la chirurgie ne peut
ni ne doit être isolée de la médecine : comme science , elle a les même