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306                       ESSAI SUR L'HISTOIRE

glens et empiétaient sans cesse sur leur domaine. (Consul-
tez, sur ce point d'histoire médicale, les intéressantes re-
cherches de M. Berriat Saint-Prix, Mém. de la Société des
antiquaires, t. xm ; analyse dans Pétrequin , Mélanges de
chirurgie.)
   Les ordonnances de Philippe-le-Bel en 1351, de Jean en
1352, et de Charles V en 1370, établissent formellement la
séparation des barbiers et des chirurgiens jurés, de même
qu'un règlement du roi Jean , concernant les apothicaires
(août 1353), énonce la séparation des chirurgiens et des
médecins.
   L'institution des examens pour la maîtrise en chirurgie (1),
en exigeant des garanties de capacité, semblait devoir oppo-
ser aux abus une puissante barrière. Il n'en fut rien : la pro-
tection des lois fit elle-même défaut aux intérêts de l'art ;
dans un édit de 1371, Charles V reconnut aux barbiers le
droit de saigner, et en 1372 il leur octroya l'exercice de la
petite chirurgie en les mettant « en possession de curer et
« guarir toute manière de clous, bosses, apostumes et plaies
« ouvertes en cas de péril et autrement, si les plaies n'es-
« toient mortelles, sans pouvoir en estre empeschés par les
« mires ou chirurgiens jurés. »
   Les barbiers n'avaient pas tardé à s'organiser en corpo-
ration: ils n'étaient que 26 à Paris en 1301 ; leur nombre
avait presque doublé en 1364. (Voy. Jîech. sur Vorig. de

   (t) Philippe-le-Bel, dans son édit de 1311, établit un j ury pour l'examen
de maîtrise en chirurgie, et il en confia la direction à Pitard, son premier
chirurgien, qui avait composé les statuts du collège de chirurgie de St-Louis.
   « N'estant ni jurés ni gradués au collège de chirurgie , l'on demanda que
les barbiers se continssent dans les bornes de leur mestier. » — « On en
appela aux fonctions du premier barbier, lequel ne foisoit que peigner
Sa Majesté, lui rogner les ongles , l'assister quand il se vonloit baigner.
sans oser manier onguents. » (Rer.h. mr l'orig. de la, chir. , p. 92.)