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DE LA CHiatIRGIE A LYON. 301 L'omnipotence du clergé changea peu à peu la forme de la médecine : la science fut divisée, et la chirurgie se trouva ainsi détournée de sa véritable voie : l'exercice de cet art fut tout à fait isolé dans le moyen âge ; il n'en était pas ainsi dans l'antiquité ; il est constant qu'une foule de médecins contemporains d'Hippocrate exercèrent comme lui la chirur- gie (Dezeimeris). Celse a traité dans le même ouvrage ces deux branches de la science. Galien, quoique adonné surtout a la pratique médicale, se livra aussi à l'art des opérations. Dans les premiers siècles de notre ère , l'exercice de la médecine était réuni au sacerdoce (1). Saint Alexandre qui, en 177, souffrit le martyre a Lyon avec saint Pothin, était médecin de profession ; Rusticus Helpidius, médecin et poète, qu'on dit avoir vécu jusqu'en 533, était diacre de l'église de Lyon; Petrus Hispanus qui, en 1276 , fut élu pape sous le nom de Jean XXI, était poète et médecin, etc. Dans le moyen âge on trouve beaucoup de médecins parmi les moines et les évoques (2). L'enseignement médical fut d'abord donné dans les églises et dans les cloîtres : les clercs et les religieux accouraient de toutes parts, et dans le XIIe siècle l'entraînement devint si général qu'il amena une véritable désertion dans les monas- tères : il fallut que le concile de Tours et les papes Alexan- (i) Au dixième siècle, «les moines et les prêtres étaient astrologues, « médecins et notaires ; ils cumulaient les professions libérales sans posséder « les connaissances que supposaient ces titres. » (MONFALCOS, p. 335.) (2) En voici quelques exemples curieux : 1110, Obiso, chanoine de St-Victor, premier médecin de Louis Ti UJ Gros ; 1138 , Pierre Lombard , chanoine de Chartres , médecin de Louis VII h Jeune ; 1200 , Rigord, moine de St-Denis, premier médecin de Philippe Auguste : i250, Dudo , médecin de saint Louis , ancien curé ;