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284 LES CHARLATANS. Lés mettent en pratique et tondent les toisons. Nobles et roturiers, intrépides corsaires, Affrontent sans trembler l'océan des affaires, Et l'ouvrier lui-même, embarqué sur le bord, S'efforce de pêcher la prime et le report. Si vous vous égarez dans la vaste lagune Des marais de la Bourse, et si de la fortune Vous avez de la peine à gravir le talus, Sachez alors écrire un pompeux prospectus. Un jour nos écoliers, comme étude classique, Borneront à cela toute leur rhétorique. Le grec et le latin, inutile fatras, Seront mis à !a porte et ne reviendront pas. Nos bacheliers, vainqueurs de ces deux rétrogrades, N'en auront plus besoin pour acquérir leurs grades. Mais, avant qu'on les chasse, on sait bien, de nos jours, Exploiter cependant leur utile concours, Et les puissants prôneurs d'une vaste entreprise A ce pauvre latin empruntent leur devise. Peut-être vous pensez qu'un vil espoir de gain, Dans cette grande affaire a dirigé leur main ? Mais non, vous vous trompez, et leur mobilo unique Est un amour ardent de la chose publique. (1; Ils ne marchandent pas, maçons intéressés, Des dédommagements aux nombreux déplacés, Et l'heureux boutiquier du centre de la ville S'enrichit, en quittant son vilain domicile. L'Eglise, en grande pompe, appelée à bénir, Avec des oremus consacre l'avenir, Et même nous voyons la Vierge immaculée, A leur bonne action dévotement mêlée. Le bronze, rappelant leur générosité, Transmettra cet exemple à la postérité. Les fils, édifiés du siècle de leurs pères, 1 1) Palriao polhis quam qmcslui consultons.