Revue du Lyonnais » série 2 - n°12 ( 1856 ) » pp.280

                  CHRONIQUE LOCALE.

   L'événement capital pour notre ville a été, ce mois-ci, la distribution des
récompenses accordées par le jury international de l'Exposition universelle,
aux exposants du département du Rhône. La cérémonie a eu lieu le diman-
che 17 février, à deux heures, à l'Hôtei-dc-Ville, au milieu d'un concours
nombreux d'exposants et d'invités.
   Sur l'estrade réservée aux autorités, ont pris place, avec M. le Sénateur
qui présidait la cérémonie, M. le maréchal de Caslellane , le général de
Partouneaux, M. Réveil, vice-président du corps législatif, les secrétaires
généraux et les conseillers de préfecture, les membres du conseil général et
du conseil municipal, la chambre de commerce et les membres du comité
départemental pour l'exposition.
    Au milieu de ce groupe d'élite on remarquait M. Arles Dufour, dont le
nom restera désormais attaché au souvenir de l'exposition universelle.
    M. le Sénateur , chargé de l'administration du département, a ouvert la
séance par un discours d'une simplicité et d'une convenance parfaites. Cha-
que mot, exactement approprié aux circonstances, reflétait le double corac-
 tère du magistrat parlant au nom de l'état et de la cité.
    —Les arts ont perdu un de nos peintres de fleurs les plus connus, Pierre-
Etienne Remillicux, né à Vienne, le 16 avril 1811, mort à Lyon, le samedi
9 février de cette année. Nous donnerons prochainement une notice sur
cet artiste, arrêté si jeune encore au milieu de ses succès.
    Un autre Viennois de mérite vient aussi de succomber, M.-T.-C. Delorme,
bibliothécaire et conservateur du Musée de la ville de Vienne, auteur d'un
ouvrage estimé: Description du Musée de Vienne (Isère), précédée de
Recherches historiques sur le temple d'Auguste et de Livie. Vienne, imp. de
Timon frères, 1841, 316 pp. in-8, et de plusieurs travaux moins importants
 sur l'histoire et l'archéologie de sa ville natale. M. Delorme, né en 1787,
 est mort le 20 février, après une douloureuse maladie.
    Nous rendrons compte, dans un prochain numéro, d'un ouvrage que
vient de publier M. Adolphe Fabre, aussi de Vienne : Éludes historiques
sur les clercs de la Bazoche, imp. de Timon frères, 1856, 414 pp. in-8.
Nous dirons seulement aujourd'hui que ce livre, cité par la Bibliographie
de la France comme un des ouvrages le plus parfaitement imprimés
parmi ceux qui ont paru cette année, soit à Paris, soit en Province, est,
 grâce à une erreur typographique, attribué, quant à l'impression, non à
MM. Timon, dont le nom est connu, mais à Messieurs joman qui n'ont
jamais existé. Nous nous empressons de rendre à nos habiles confrères de
Vienne la gloire qui doit leur revenir.
    — Le concert annuel de M. George Hainl, qui a eu lieu le samedi 23 fé-
 vrier, au Grand-Théâtre, avait attiré sa foule accoutumée. La Symphonie
 en ut de Beethoven a été magnifiquement exécutée ; un Tantum ergo, œuvre
 nouvelle de Rossini, a vivement captivé l'attention et il a été applaudi
 surtout par tous ceux qui pensent que la couleur musicale peut remplacer
 le sentiment religieux. Entre ces deux morceaux on a chaleureusement
 applaudi le bénéficiaire et avec lui MM. Génibrel, Renard et Mlle Paola,
 artistes d'élite que nous ne conserverons pas tous.
    — Le mardi 26, l'hôte] de Provence prétait ses salons au public accouru
 pour entendre une musique de choix et coopérer à une bonne œuvre.
                                                               A. V.

                                 Aimé     VINGTRINIER,      directeur.