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252                     LETTRES INÉDITES
elle a nommé un secrétaire perpétuel pour la partie des belles
lettres, pour remplacer feu M. de Bory. Je n'ai qu'une connois-
sance très imparfaite du décret qui défend à ces messieurs de se
renouveler, ou plutôt je ne l'ai jamais vu. Mais je sais que le pro-
jet de l'assemblée est de les détruire, sistème qui est très consé-
quent à celui de nous replonger dans l'ignorance et la barbarie.
Et qu'est devenue la Bibliothèque que l'académie avoit dans
l'hôtel de ville, et M. de Landine le bibliothécaire qui s'y etoit
fait conserver son logement y est il resté? Qu'est devenu aussi
M. Mathon de la Cour et son ennuyeux journal ? J'ai vu aussi
chezMmedeBeauharnois un abbé de Castiilon (1), que des formes
un peu apprêtées ne m'ont pas empêché de trouver assez aimable.
Savez vous ce qu'il est devenu ainsi que M. Palerne de Savy, et
M. Tolozan est il à Oullins ou à Lyon? Vous voyez que sans y
penser j'ai passé en revue presque toute votre académie. C'etoit
avec celle de Dijon, la plus estimée des académies de Province,
(ce qui à la vérité n'est pas beaucoup dire) et j'en ai entendu faire
un grand éloge à l'abbé Raynal dans notre entretien du 7 no-
vembre 1790. Il est vrai qu'il etoit un peu payé pour cela et
qu'on lui avoit décerné à Lyon des honneurs qui touchoient à
l'apotbeose. Je ne sais trop ce qu'il est devenu. Je le crois dans
 une campagne auprès de Paris, et je sais que lorsqu'on veut lui
écrire il faut adresser ses lettres chez M. Grand , banquier, rue
 Neuve des Capucines.

   Je vous fais compliment d'avoir eu au théâtre des Terreaux ,
les Menechmes grecs de M. de Cailhava, pièce imitée de Plaute et
qui a eu beaucoup de succès à Paris , au théâtre des Variétés ,
que l'auteur a préféré, je ne sais pourquoi, car de l'avis de tous
les connoisseurs la comédie est infiniment mieux jouée au
Théâtre François. Je ne connois la pièce de M. de Cailhava que
par des extraits et j'ignorois quelle fut imprimée. Cela ne m'a
point empêché d'en parler avec éloges dans mon dernier ou-
vrage.
  (1) Thomas de Merle de Caslillon vicaire gênerai de l'archevêque de
Lyon, de l'Académie de cette ville mort en 1794. (Voir Pcricaud).