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                CONSIDÉRATIONS SUK LA DOMBES.                      35

Alors l'ecu du seigneur retraçait le plus souvent l'his-
toire môme du pays. « Ce champ héraldique était visi-
blement le champ, la terre, le fief de la paroisse ou du
château ; ces tours étaient celles que le premier ancêtre
avait bâties contre les Normands ; ces besans, ces têtes de
Maures étaient un souvenir de la fameuse Croisade où
le seigneur avait mené ses hommes et qui faisait à ja-
mais l'entretien du pays (1). »
   Je ne sache pas que les huit ou dix familles de la
Dombes ou de son Parlement, qui, au XVIIe et au XVIIIe
siècle, se blasonnèrent de besans , non plus que les
de Poleins ou les Morin des Grivets qui couvrirent leur
écu de trois têtes de Maures, se soient jamais signalées
dans la conquête des chrétiens sur les Musulmans.
   Et toutefois, sans parler des Chabanne de la Palice
ou des d'Albon qui comptèrent parmi les membres
du Parlement de Dombes, nous ferons une exception en
faveur des Damas, Dombistes au XVIIe et au XVIIIe
siècle par le berceau et par la tombe, et dont la croix
ancrée de gueules rappelle glorieusement le souvenir des
Croisades. Puisse la lecture du livre de M.d'Âssier sug-
gérer à cette noble famille la pieuse pensée de sauver delà
destruction du temps, son écusson et celui de ses alliances,
tracés, à quelques pas de nous, sur les murs à demi-ruinés
d'une chapelle de l'église de Monthieux, où, à côté des
cendres de la noble famille des Gaspard, reposent les
cendres de Claude et de Joseph-François Damas, qui
furent l'un et l'autre gouverneurs de Dombes (2).


  (1) Michclet Hist. de France, t. 5, p. 395.
  (2) Le premier membre de la famille de Damas qui s'établit en Dombes