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   qui paraissent avoir fait partie du trésor d'un temple consacré à
   Mercure, et dont plusieurs offrent son image, il en est trois où l'on
   voit ce dieu accompagné d'un bouc placé à ses pieds, ou grimpant
  je long d'un cippe qui porte une tortue, ou enfin disposé en orne-
   ment symbolique. Ce sont deux petits disques ou médaillons, qui
   ont servi de fonds à des patères, et un simpulum d'un beau travail.
  Je renvoie, pour plus de détails, à l'intéressante notice du savant
   que je viens de citer (1).
     J'ai dû m'arrêter à ces rapprochements qui sont essentiels dans
  l'examen des monuments de l'antiquité figurée : je voudrais mainte-
  nant trouver une explication de notre bas-relief qui pût offrir un in-
 térêt spécial à mes lecteurs, dans une ville où le dieu du commerce
 avait autrefois de nombreux autels. Pour ne rien hasarder, je rap-
 porterai les divers motifs les mieux fondés sur des faits antiques
 qui peuvent rendre raison de ce type de Mercure, et de ceux qui lu;
 ressemblent plus ou moins.
     Il m'a semblé, et je l'ai dit plus haut, contre l'opinion de Visconti,
 que le nom de Criophore pouvait, sans trop d'abus, s'appliquer à
 toutes les représentations de Mercure qui lui donnent pour attribut
 un bélier, et qu'on peut y voir aussi au moins une allusion à ce que
 Pausanias raconte des Tanagréens. Peut-on s'exprimer de même au
 sujet des monuments où le bélier est remplacé par un bouc, et y re-
 connaître la même intention mythique ? On pourrait être tenté do le
 croire, et présumer que la tradition de Tanagra, mentionnée par le
voyageur grec, aurait existé ailleurs avec quelques variantes, notam-
ment la circonstance d'un bouc au lieu d'un bélier : ce ne serait pas le
premier exemple de pareilles altérations, et bien souvent elles furent
portées infiniment plus loin. Mais toutes nos données àcet égard, c'est-
à-dire sur le mythe de Mercure Criophore, se bornent à ce que nous
tenons de Pausanias ; et dans un tel silence de tous les autres écri-
vains de l'antiquité grecque et romaine, je n'ose ni admettre avec

   (t) Ou peut voir tes dessins de deux de cesmoi/unienfs pi. II, n° 5,etpl. III,
n° i, de l'ouvrage de M. Aug, Leprévost, qui a pour titre : Mémoire sur la col-
lection de vases antiques trouves en mars 1830, a Bertkouville, arrondissement
de lïcrnay, etc. Caen, 1832, in-l°.