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409 LE P . COLUMBÃ. Jean Columbi avait fait de très grands progrès dans les let- tres et dans la véritable piété. Il était fort lié avec Laurent Lusse (1) aussi bien qu'avec Boissat. Né à Manosque, ville assez considérable de la province des Saliens(2), Columbi, l'année même où j'écris ces lignes, a vu passer sa quatre-vingt-cinquième année. Façonné, dès sa jeu- nesse, aux sciences théologiques et aux sciences philosophi- ques, il a cultivé aussi les belles-lettres. Il n'a point négligé l'histoire. Il a écrit sur les gestes des évoques de Yalence et de Die. Mais en ce qui est de l'histoire, quelques personnes se moquèrent de sa crédulité; il vit avec un peu de colère qu'on eût remarqué qu'il avait donné dans des erreurs. Il s'abs- tint pourtant de mots irrités, et ses vains el impuissants efforts ne purent m'émouvoir. Dans ces sortes de luttes, la force tout entière est à la vérité. Indépendamment de cela, il ne me nomma point dans sa dissertation, et, bien qu'il n'eût pas dé- cliné mon nom, il me donna de grandes louanges. LE V. MATTHIEU COMPAIN. Matthieu Compain suivait aussi la Société de Jésus, société dans laquelle il s'était engagé. Ce fut à Lyon qu'il naquit et qu'il mourut; il appartenait à une très honnête famille. Nul ne mettait autant de passion et d'ardeur que lui à rechercher les vieilles monnaies et les antiques choses de tout genre. Mais, quand les maladies assiégèrent son ame, et que son corps s'affaissa sous les ans, cette passion dégénéra avec l'âge (4) Lusse, conseiller en la Cour des Aides, à Vienne. (2) La province d'Àix, habilée jadis par les Salii.