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348 Cette inscription présente des fautes nombreuses et grossières, qui peuvent la faire attribuer à une époque de décadence : le nom même du défunt y est écrit incorrectement, ÀLEXSADER. Peut- être faut-il mettre do ce nombre les expressions ARTIS YITRIAE et supposer que ce dernier mot devrait être VITRARIAE, lequel, grammaticalement parlant, paraît plus rationnellement formé. Il est vrai qu'on ne le trouve ailleurs pas plus que le premier dans un sens adjectif; mais du moins nous le voyons employé substantivement pour désigner celui qui fabriquait le verre, dans ce passage de Sé- nèque, le seul, je pense, où on le rencontre, et qui offre quelque intérêt, parce qu'il constate le procédé de souffler le verre, comme le font les modernes : Cuperem Posidonio aliquem vitrarium (1) ostendere, qui spiritu vitrum in habitus plurimos format, qui vix diligentia manuum effingerentur (2). Notre monument n'a point échappé à M. Raoul-Rochette, qui l'a trouvé dans plusieurs recueils (3). Ce savant pense que la dénomi- nation d'OPIFEX ARTIS YITRIAE équivaut à colle de Ycà oipyoç Tcd*o-)iï.vfoç qu'il croit devoir lire dans un passage vraisemblablement fautif d'un ancien scholiaste de Lucien, et il range ainsi Julius Alexander dans la classe des artistes qui exécutaient en pâtes de verre ces imitations de pierres gravées, objets de peu de valeur sans doute à l'époque où ils furent fabriqués en si grand nombre, mais qui pour nous ont presque le prix des véritables gemmes, à côté desquelles ils figurent dans les collections modernes (4). Du moins, si l'on n'osait spécifier d'une manière aussi précise le genre de travail de cet habitant de Lugdunum, je crois qu'on n'au- rait guère à craindre de trop s'aventurer, en lui accordant le titre honorable d'artiste, quoique l'épitaphe inscrite sur sa tombe par sa nombreuse famille ne lui ait donné que le titre plus modeste d'OPI- (1) D'autres iisent vitrearium, ou vitriarium. (2) Epist. XC. (3) Donati, Ad. Nov^ thés. Mwator. Supplem. lom. II, 535, 2. —Millin, Voyage dans les départ, du Midi, tom, I, p. 508. — Orelli, Inscript, lat. sel., lom. II.. p. 265, n°4299. (4) Lettre à M. Sehorn, p. 57. '