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 clairvoyance du sens logique, h introduire l'hésitation et
l'erreur dans le jugement, à rendre impossible toute dis-
tinction réelle et profonde de la nature des idées.
    Ce n'est pas tout: l'interprétation usuelle de ces codes,
 tiendra plus de place dans les réflexions de l'avocat que
leur signification positive ; il la poursuivra à travers la mul-
tiplicité des doctrines et le dédale des commentaires ; alors
lui apparaîtront les systèmes les plus contradictoires soutenus
 par des autorités également nombreuses, également affir-
 matives. S'il s'en réfère pour le choix d'une opinion aux
 interprêtes officiels des lois, si pour mettre quelque fixité
dans ses idées, il interroge les arrêts des cours souveraines,
il y verra les mêmes dissidences et flottera dans la même
incertitude ; que dis-je, il y trouvera par fois le triste exemple
de la versatilité du raisonnement et du désaccord avec soi-
 même.
    Â celui qui respire dans cet atmosphère de doute, à travers
la confusion des accidents et des principes, en l'absence
de tout critérium et de toute méthode, quelle robuste in-
 telligence ne faudra-t-il pas pour contracter ou même pour
conserver de saines habitudes philosophiques ?
    Mais cette étude de la jurisprudence que la raison nous
montre si difficile à traverser sans faire fausse route, c'est
pourtant le travail le moins périlleux de l'avocat. D'autres
préoccupations vont absorber son temps et son esprit, l'ins-
 truction théorique en cède bientôt la plus grande part â
la pratique des affaires, à la discussion des intérêts, à la
plaidoirie. Les textes de lois et leurs interprétations doctri-
nales et judiciaires, quelque soit leur mérite philosophique,
offrent au moins cet avantage de valoir comme faits d'une
science, de fournir à l'esprit des données réelles et positives
qu'il peut approfondir sans parti pris, avec l'amour désin-
téressé du vrai, sans y chercher rien de plus ni rien de