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confiance cette conjecture, ni la rejeter entièrement. Qu'on me per-
mette seulement, sans prétendre précisément en tirer une consé-
quence, de rappeler un fait que je lis aussi dans Pausanias, et qui
n'est pas sans analogie avec l'histoire de Mercure Criophore. 11 ra-
conte que les Athéniens ayant été affligés de la peste, et la maladie
ayant cessé après le sacrifice d'un bouc au Soleil levant, prescrit
par l'oracle de Delphes, en reconnaissance ils envoyèrent au temple
d'Apollon un bouc en bronze (1).
A l'occasion du bas-relief de candélabre dont j'ai parlé plus haut,
Yisconti donne une autre explication applicable à tous les monu-
ments qui représentent Mercure traînant par les cornes ou tenant
par les pieds de devant un bélier, ou bien un bouc. Il voit ici dans
Mercure le ministre d'un sacrifice, et reconnaît l'action exprimée
dans ce vers de Virgile (2) :
Et duclus cornu, veniet sacer Mrcus ad aras,
Il juge donc probable que Mercure est ainsi représenté comme ins-
titeur des cérémonies religieuses, et des sacrifices (3) : et en effet,
Diodore, qu'il cite, lui attribue cette institution (4). Ceci pourrait
s'appliquer également au bas-relief de notre Musée, et à quelques
autres monuments qui nous montrent le dieu posant la main sur la
tête du même animal.
Mais dans un des passages de Pausanias que j'ai cité plus haut, il
semble nous fournir, comme je l'ai insinué, une nouvelle interpré-
tation de l'attribut du bélier : celle-ci, plus générale, conviendrait
à la plupart des monuments, à l'exception seulement de ceux qui»
caractérisés spécialement par la position du bélier sur les épaules
du dieu, se rapportent, sans aucun doute, Ã la fable de Mercure Crio-
phore. Nous avons vu que cet écrivain, d'accord avec le vieil Ho-
mère, donne au fils deMaïa l'attribution de veiller sur les troupeaux,
au-dessus, sans doute, des divinités d'un ordre subalterne, auxquelles
(1) X. {Phoc), i l .
(2) Géorgie-., II, Y. 395,
(3) Mus. Pio-Ckment., ed, Mil,, [ou, IV, n 49»
(3) Biblioth. IHst,, ï, 10,