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dont le dénouement, depuis si longtemps suspendu, semble
enfin près de se réaliser.
Quant à l'empire turc , dont l'organisation mal conçue ne
pouvait espérer une longue durée , son sort depuis longtemps
prévu , sera meilleur alors qu'il sera fixé. Les amis de l'hu-
manité devront même applaudir aux événements qui remet-
tront à des mains plus fortes, plus fermes et plus instruites la
direction de ces provinces à moitié soumises et à moitié bar-
bares , trop souvent gouvernées par les vices, par l'ignoran-
ce et par la cruauté.
Au pointoùen sont venues les choses, le sort de Conslanli-
nople semble donc être désigné ; et les provinces turques en
sont réduites à s'inquiéter seulement de savoir de quelle na-
tion désormais elles feront partie. Cette attente ne doit rien
avoir de cruel pour elles ; car, en toute hypothèse, elles ne
sauraient perdre à changer de maîtres^ elle patriotisme est
une vertu trop incompatible avec l'esclavage qui les opprime
pour qu'on puisse redouter de froisser leur nationalité. Les
dispositions naturelles des lieux , les mœurs et les usages des
populations devront d'ailleurs concourir avec les considéra-
lions politiques pour décider ces questions importantes.
Après cet aperçu préliminaire, il faut rechercher quelle est
la politique qu'il convient à la France de suivre, et quels avan-
tages elle doit obtenir dans la solution inévitablement pro-
chaine de la question d'Orient.
IL
Trois partis se présentent : maintenir le statu quo pour
Constantinople et s'allier avec l'Angleterre ou avec l'Allema-
gne pour réaliser celte volonté ; ou consentir un démembre-
ment de la Turquie et s'allier avec la Russie pour obtenir de
celle alliance des avantages capables de compenser celte con-
cession ; ou enfin s'opposer seul à l'envahissement de Cons-