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sance du droit, la véritable science du juste et de l'injuste, si
ce n'est la triple science des rapports réciproques de Dieu, de
l'homme et de l'humanité ? Cette science auguste ne dévoilera
jamais un de ses mystères à celui qui sera resté étranger à la
philosophie de l'homme et à celle de l'histoire.
   Combien plus ces grandes études ne seront-elles pas néces-
saires à l'avocat, s'il aspire à se mêler d'une manière active à
la politique de son pays. Dans une époque commela nôtre où
 se produisent tant de systèmes de réforme, de quelle impor-
tance n'est-il pas, que ceux qui sont appelés à les juger, puis-
sent fonder leurs opinions sur une connaissance raisonnée de
l'homme et de la société , et n'acceptent toute idée sociale
 qu'après l'avoir soumise à la critique d'une saine philoso-
phie ? En nous rapprochant du but que nous nous sommes
posé, le perfectionnement de l'esprit même de l'avocat, que
n'a-t-il pas à gagner en rectitude et en profondeur dans le
commerce de la philosophie, alors même qu'il ne ferait que
la traverser sans lui dévouer entièrement sa pensée avec cette
passion du vrai qui est Se mobile de quelques âmes privi-
légiées.
   Au foyer de ces hautes études, i! alimentera la chaleur de
son ame et l'enthousiasme, dont la pratique des affaires et
des hommes étouffe parfois jusqu'à la moindre étincelle, et
que ravive infailliblement la contemplation des idées. Il devra
rechercher surtout les salutaires approches de la science,
quand elle s'offre aux hommes sous la forme du beau, cette
manifestation splendide sans laquelle la vérité même est in-
complète. S'il veut se garantir de l'ironie et de la froideur,
tristes fruits d'une expérience mal faite de la 'vie, il ne négli-
gera pas de tremper son ame aux grandes sources de la poé-
sie, il se ménagera dans le calme et le recueillement quelques
tête-à-têtes intimes avec ces hommes sacrés qui firent par-
ler'à la sagesse la langue la plus digne d'elle. Dans ces