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lectures graves et fécondes entre toutes, il trouvera rensei-
gnement le plus complet sur les choses de l'ame et de Dieu,
la véritable philosophie : car nul ne peut se dire philosophe,
s'il n'a passé par l'école des poètes. Outre la chaleur et l'in-
tensité de la vie morale, ces études lui donneront les qualités
littéraires dont ne peut se passer un homme appelé à être Ã
la fois orateur et écrivain. 11 ne devra pas négliger non plus
ces auteurs, nombreux chez nous, qui furent remarquables
par le style, si non par l'inspiration et la pensée; avec leurs
livres où sont mis en œuvre tous les trésors de la langue, où
toutes les délicatesses sont adroitement ménagées, il dévelop-
pera le goût qui doit rectifier sa manière d'écrire, et le pré-
munir contre les influences que j'ai signalées.
Tous ces soins qu'il prendra pour maintenir son ame grande
et complète pour diriger les instincts supérieurs de son esprit,
concourront aussi à développer en lui l'homme spécial, et s'ac-
cordent de tout point avec les principaux devoirs de l'avocat.
Le premier de ces devoirs est de ne donner appui qu'Ã
des causes justes, d'agir enlin comme un magistrat, décidant
par avance entre les parties, et non pas comme l'organe
aveugle de toutes les passions et de tous les intérêts. Ces exi-
gences rigoureuses de la probité ne sont pas les seules que
devra suivre dans le choix des procès l'avocat qui veut per-
fectionner son intelligence et maintenir l'harmonie entre
toutes ses facultés. Il ne se chargera point d'un trop grand
nombre de causes, même des plus légitimes; il réservera une
part de son temps et de ses forces pour les études théoriques
et la méditation. Je sais quelles difficultés graves s'opposent
souvent à cette sobriété de travail dans une profession qui
ne conduisit jamais à la richesse; mais il faut savoir le dire,
MM., non, le noble état d'avocat n'est point un métier
lucratif ; ce n'est pas la vocation de l'homme qui poursuit la
fortune. Que ceux-là donc que leur position ne rend pas in-