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vous ai indiqué le mal, je n'aurai pas besoin d'insister snr
le choix des remèdes; votre raison les a déjà pressentis.
Ce n'est pas de prime abord, c'est par l'habitude, par la
continuité du même travail à l'exclusion de tout autre, que
l'intelligence de l'avocat peut être poussée dans de fausses
directions; la meilleure manière de réprimer ces tendances,
c'est de les combattre par les études qui renferment en elles
précisément ce qui manque aux occupations ordinaires de
l'avocat, c'est d'élafgîr le plus possible le cercle de ses réfle-
xions, et de ne i ester étranger à aucune des branches princi-
pales de la connaissance humaine. Avec un pareil système, on
fait mieux encore que d'acquérir une grande masse d'idées,
on fortifie en soi le principe même de la pensée. L'intelligen-
ce, vouée à des actes restreints et toujours semblables, se ra-
petisse et s'énerve; celle qui embrasse de larges opérations,
qui ne laisse sommeiller aucune de ses facultés, celle-là se
fortifie et s'agrandit chaque jour. L'homme qui s'efforcera
d'élever progressivement son cœur, qui voudra devenir, au-
tant qu'il nous est donné de l'être, un esprit complet, cet
homme devra tracer des limites aux exigences professionnel-
les et diversifier ses études.
C'est d'abord à la métaphysique que l'avocat s'attachera
pour entretenir dans son ame toutes les nobles aspirations, et
pour se préserver de l'oubli des vérités générales et des grands
principes; c'est à l'histoire, non point à celle qui n'est qu'une
stérile nomenclature des faits, mais à cette science sublime qui
surprend à travers les temps les secrets de la vie de l'huma-
nité; c'est à la science non moins élevée qui analyse tous les
ressorts de l'ame et qui complète ainsi le cercle philosophi-
que que parcourt l'intelligence autour de l'idée de Dieu.
 travers ces hautes méditations, il ne sera pas difficile Ã
l'avocat de faire converger ses pensées vers la fonction qu'il
remplit dans l'économie sociale. Qu'est-ce que la connais-