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437 En résumant": Vhomrae que je suppose, deviendra scepti- que d'esprit et de cœur vis-à -vis tous les cultes de l'ame, vis-à -vis les grandes religions du vrai et du beau; il aura perdu cette chaleur intime, cet enthousiasme qui naissent d'une imagination puissante et d'une raison solide,etqui sont le fécond apanage du philosophe et de l'artiste. Ses opinions vraies ou fausses, mais toujours fortuites, n'auront pas de profondes racines dans son intelligence; elles pourront pro- duire quelques fleurs oratoires, mais jamais l'action ni le dévouement. Dans le développement de ces idées si peu consistantes, il est à craindre en outre qu'il n'apporte un dogmatisme plus tranchant que ne le permettraient les con- victions les mieux établies ; car un autre caractère de cet esprit, c'est que, trompé par l'habitude de disserter sans pré- paration sur les sujets les plus divers, il confondra l'art de parler sur les choses avec la science des choses elles-mêmes ; mais de quelques formes qu'il s'enveloppe, les hommes sé- rieux le pénétreront toujours, on découvrira le vide de la doctrine sous la plénitude de sa parole, et la froideur de son ame sous la flamme artificielle de son éloquence, car il n'aura rien de ce qui réchauffe, de ce qui féconde, il aura peut- être une opinion, un parti, mais jamais une foi ! Pour achever et pour vérifier en môme temps notre ana- lyse, suivons-le dans la vie politique, et appelons à l'appui de BOS inductions Fcipêrienc.» des vingt-cinq dernières années de l'histoire nationale. Entré dans la carrière des affaires publiques qui a été le but de toutes ses ambitions et vers laquelle les préjugés de notre temps lui ouvrent un accès facile, il y portera les vues étroi- tes contractées dans la pratique exclusive des petits intérêts et des petites questions. Le grand mouvement social ne lui ap- paraîtra pas comme soumis à d'autres conditions que l'agita- tion des intérêts individuels, Sa politique sera une politique