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412 dire qu'il était né à Yillefranche, qui se trouve à trois lieues de Lyon. GASPABD VIALL1BR. Vers le même temps, Boissat vivait aussi fort intimement avec Gaspard Yiallier, qui était né à Lyon, el qui, dès sa jeu- nesse, avail été engagé dans l'Ordre ecclésiastique. Yiallier se distinguait par son esprit et par son éloquence. Le noble carac- tère de sa vertu le plaçait haut parmi les orateurs sacrés. Il avait aussi formé avec moi une vive amitié, dont les nœuds nous unissaient étroitement l'un à l'autre. Quand mourut Ha- îincourt de Neufville, qui, l'espace de plusieurs années, avait sagement administré la province du Lyonnais, ce fut Yialiier qui prononça, en présence d'un très nombreux auditoire, l'oraison funèbre que l'usage demandait. Yiallier plut admira- blement à tous ceux qui l'entendirent; aussi lui fit-on des ins- tances réitirées pour qu'il consentît à laisser imprimer son oraison funèbre. Quand donc elle eut été retouchée par Boissat, il la fit paraître. Pour la finesse d'esprit, pour l'habileté de la parole, pour l'élégance, la grâce el l'éclat du langage, Yiallier ne le cédait à personne. Il était loin parla même de se trouver au dernier rang des orateurs. A Paris, à Lyon, à Toulouse, à Montauban, à Vienne, à Grenoble, à Cambrai et dans les villes les plus dis- tinguées de France, il se fit, avec succès, du haut de la tribune sainte, l'interprèle des vérités évangéliques. S'il se fût unique- ment adonné à l'éloquence religieuse et à l'office de prédica- teur, il eût occupé aisément la première ou la seconde place parmi les orateurs sacrés. C'est ce que disaient, je mêle rap- pelle, et Voisin (1), et d'autres grands hommes. Il était frère de Catherine Yiallier, mon épouse. Ce n'est pas seulement à cause de l'affinité, mais c'est aussi à cause de (1) Voisin, premièrement jésuile, et connu sous le nom de P. Voisin.