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410 en une sorte de honteux trafic, et, il en vint à vendre tous les objets qu'il avait, après bien des années, ramassés en grande quantité. Il les concéda, non pas gratuitement toute- fois, à un acheteur allemand, personnage de distinction; mais avec le prix qu'il retira de cette vente, il voulut immortaliser son nom. Ainsi, dans la maison des Jésuites, laquelle porte le nom de Saint-Joseph, et se trouve au confluent du Rhône et de la Saône, il fit construire avec un très grand soin, en un lieu fort agréable, une Bibliothèque, et y mit un grand nom- bre de livres, partie donnés, partie achetés à ses frais. Il af- fecta même à l'achat de nouveaux livres une somme d'argent, précisée pour chaque année, et fondée sur une pension à per- pétuité. Il prit toutes ses mesures pour qu'elle ne pût être détournée à quelque autre usage. L'injure des temps n'effacera donc jamais la mémoire de cet homme. Il a fait en sorte que sa bibliothèque et les livres qui y entreront par la suite lui servent de monument. Il y a deux ans qu'il est mort, et le P. de Bussières ne lui a pas longtemps survécu. LU P . DE BDSSIÈHES. Lorsque le P. de Bussières demeurait à Vienne, Boissat d'a- bord s'était lié d'amitié avec lui, comme avec le P. Compain, mais il était encore uni de parenté avec celui-ci. Le P. de Bus- sières^ déjà célèbre alors par ses ouvrages latins et par ses ouvrages français, venait de tourner sa pensée vers la compo- sition d'une Histoire de France. Je m'efforçais, autant qu'il était en moi, d'aider à l'enfantement de celte histoire. Il mit toute son attention, toute son industrie à raconter le règne de Louis IX, ce roi d'une si grande sainteté. Du reste, aussi éloi- gné du meilleur historien parmi les bons, qu'il est éloigné du pire parmi les mauvais, le P. de Bussières n'a point mal re- produit en latin Mézeray, le premier pour l'histoire de France.