Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                             396
feu). Elle n'aurait pas répondu. Mais arrêtée, et forcée de s'ex-
û
 pliquer sur ce qu'elle portait, elle aurait dit enfin : « Cette
 urne, je viens de la vider sur Lyon; cette besace, plei-
 ne de morceaux de pain ? c'est la famine que je vous ap-
 porte, et ce glaive, c'est la guerre civile; car je suis la
 guerre civile, la famine etl'inondation. A ces mots, elle au-
 rait jeté son glaive au milieu des soldats étonnés, elle aurait
 dispersé sur eus le contenu de sa besace, cassé sa cruche, et
 se serait élevée dans les airs.
    Une autre fois, les portes delà chapelle de Fourvière résis-
 taient sous les efforts du marguillier. Un prêtre vint et les por-
 tes résistèrent encore; un chanoine ne fut pas plus heureux.
 L'archevêque de Lyon monte à son tour et, devant lui, les
 battants s'ouvrirent sans qu'il les touchât même. L'autel de
 Marie apparut alors magnifiquement éclairé et sans que l'on
 sût par qui.
    Voilà les contes qui se disent et qui circulent parmi le peu-
 ple, et entretiennent l'inquiétude dans les esprits faibles et
 maladifs, dans quelques imaginations trop promptes à s'exal-
 ter. Au lieu d'agrandir nos blessures, songeons plutôt à les
 guérir et à les fermer. Laissons les mauvais prophètes prê-
 cher dans le désert, et rappelons-nous ces divines paroles
du disciple bien aimé du Christ : Aidez-vous, aimez-vous les
 uns les autres (1),
                                                             LÉON J30ITEL.
   (I) Filioli, invicem diligite (Joan.).


  Le concert d'inauguration du Cercle musical de notre ville a en lieu le 2S novembre avec
I2S grands noms de lïeethowen, de Gluck et de Bellini. Notre Batta, George Hainl s'est sur-
passé, et un jeune compositeur de mérite, M. Arnaud, a chanté avec beaucoup d'ame et de
goût une de ses mélodies dan3 laquelle il a rappelé nos derniers désastres et fait, en    faveur
des in^|nc|és, u n touchant appel à la charité i cet appel a été entendu. M. Maniquet a fait
débuter, avec succès, dans un chÅ“ur d'ÃPHIGENlE, les jeunes élèves qu'il dirige d'après la m é -
thode Wilhem. E n dépit de tous ces éléments, et de toutes les espérances que renferme le
Cercle musical, il s'est trouvé une critique d'assez mauvaise humeur pour n'avoir à donner
que des paroles de blâma où il fallait des encouragements. Nous aurions mieux aimé le voir
figurer à l'orchestre où l'appelait son talent, que de lire son nom au bas d'un injuste et m a -
lencontreux feuilleton.