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seule en opposition contre l'Europe coalisée, d'examiner avee
calme etimpartialité les chances que pourrait offrir une lutte
engagée au milieu d'aussi graves complications.
   Il est à peu près certain que si la France voulait s'opposer
aux envahissements ambitieux projetés par la Russie et par
l'Angleterre sur la Turquie et ses dépendances et sur l'Egypte,
elle se trouverait exposée à une guerre d'autant plus vive que
son opposition aurait empêché la réalisation d'un succès pré-
cieux et depuis longtemps désiré.
   Peut-être, au milieu de cette conflagration, qui d'abord pren-
drait sans doute le caractère d'une guerre maritime, et dans
la prudente attente des événements qui pourraient surgir,
la Prusse et l'Autriche adopteraient-elles une neutralité armée.
 Cette hypothèse est certainement la plus favorable qui puisse
 être raisonnablement admise ; mais il est malheureusement
 probable que sa réalisation, d'ailleurs fort douteuse , n'aurait
 qu'une bien courte durée. La force des choses obligerait bien-
tôt ces états à prendre part à la lutte , soit pour un parti, soit
pour l'autre; leur choix ne saurait être douteux. Leurs gou-
 vernements seraient indubitablement entraînés à se joindre
 à la coalition , soit par l'espérance de recueillir encore quel-
 ques profits d'un triomphe sur la réalisation duquel le passé
 leur fournirait motif à de séduisantes illusions, soit par le
 désir de repousser à coups de canon les idées d'émancipation
 politique dont l'infiltration se fait parmi leurs peuples parle
 seul effet des tranquilles loisirs et de la facilité des communi-
 cations qui naissent du maintien de la paix.
   Ainsi, l'Angleterre, la Russie, l'Autriche et la Prusse uni-
raient probablement leurs forces et leurs haines contre la
France. Ce fâcheux accord aurait des conséquences qu'il im-
porte d'examiner.
   Autour de ces quatre grands états se groupent, comme de
fidèles satellites, des états secondaires qui, presque tous , su-
bissent l'influence, suivent la fortune et embrassent les amitiés
ou les haines de leurs voisins redoutables, incommodes amis