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aurait-elle quelques chances de faire triompher sa cause? Cette question intéressante mérite un examen impartial et ap- profondi, car son importance est plus grande encore s'il est possible que celle des autres points qui ont été déjà discutés dans cet écrit. IV. Quelque sainte admiration que l'on professe pour son pays , on doit se défendre cependant de se créer des illusions flatteu- ses. Il faut se rendre un compte exact de ses forces, de son génie, de ses ressources , non seulement au point de vue ma- tériel et spécial, mais encore comparativement avec les forces, îe génie et les ressources des autres nations. Certes , la France est suffisamment dotée d'hommes éner- giques et dévoués, d'esprits patriotiques et instruits, d'intelli- gences ardentes et développées, la France possède assez de richesses matérielles et morales pour que, confiante dans sa force, elle se puisse montrer hardie et ferme à défendre ses droits et la justice. Mais il ne faut pas se dissimuler que, si la France a fait des progrès en civilisation et en force pendant les années de paix qui viennent de s'écouler, les autres nations ne sont pas restées stationnaires. Si leur marche n'a pas été aussi hâtive ni aussi habile, elles n'en ont pas moins avancé de telle sorte qu'il faudrait être abusé par une prévention aveugle pour douter des succès qu'elles ont obtenu. Ces succès j d'ailleurs, dérivent en partie de la force même des choses qui , pendant vingt années de paix continue , ont développé l'augmentation numérique des populations , et ont permis et favorisé la communication et l'échange rapide des améliorations de toute espèce que l'esprit humain a pu concevoir. 11 est donc sage et convenable, avant d'embrasser un systè- me politique dont le résultat placerait probableinentla France