page suivante »
S85 la capacité du poumon est resserrée, que la respiration est plus courte, et que, de plus, cette voie est encore une de celles parlés- quelles les principes vénéneux du tabac pénètrent dans notre orga- nisation pour influencer d'autres fonctions, spécialement celles du cerveau (1). Je ne parlerai pas des autres fonctions organiques, quoiqu'elles soient souvent altérées par l'abus du tabac. Ainsi diverses irrita- tions, surtout celles des voies urinaires, des appareils reproducteurs, etc., irritations toujours suivies de la faiblesse et quelquefois de la paralysie ou de l'annulation de la fonction. INFLUENCE DU TABAC SUR LES SENS. J'aborde une partie bien importante de la question, celle qui traite de l'influence du tabac sur les fonctions de relations. Je commence par les sens : LE GOÛT est le premier influencé. Cette importante fonction ne peut qu'être altérée par une continuité d'impression stimu- lante et stupéfiante, encore augmentée par la chaleur souvent brû- lante de la vapeur qui remplit la bouche. Si, chez la plupart des fumeurs, la faculté d'apprécier la saveur n'est pas éteinte, elle est altérée ou pervertie. Mais un des plus graves inconvénients de cette influence, c'est celle qui s'exerce sur les dents et l'haleine. Les dents si utiles, non seulement à la mastication, mais encore à la pronon- ciation et à l'harmonie de la physionomie, sont corrodés par le principe acre du tabac. Le collet est rongé, l'émail est noirci, et ces altérations concourent à donner à l'haleine cette odeur fétide qui n'est inaperçue que pour celui qui la répand. L'ODORAT est un sens bien important comme le goût, c'est une (1) J'ai appliqué, avec le plus grand succès, la vapeur du tabac, dans dif- férentes affections de poitrine, surtout chez les personnes lymphatiques. Mais ceux qui fument habituellement ne peuvent pas profiter de cette mé- dication.