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pas de respirer au milieu de /ces nuages suffoquants qui obstruent
l'air, remplissent les poumons, et diminuent, par conséquent, la
masse d'oxigène nécessaire à Phémathose. Plus Pair est pur, plus il
est salutaire ; et, certainement, celui qui est chargé d'une vapeur
acre et odorante, produite par une combustion spontanée, ne peut
être ni sain, ni utile. Le poumon est constamment excité par la va-
peur qui s'y introduit, soit par la chaleur, soit par les principes
délétères que contient le tabac ; de là surgit un état catarral habi-
tuel, une expectoration contre nature, et, par suite, un resserre-
ment des bronches, une diminution dans leur capacité. Aussi, ceux
qui fument avec excès ont-ils généralement la respiration courte et
sont-ils disposés à l'asthme (1).
   C'est surtout dans la partie supérieure des poumons que cette es-
pèce d'obstruction se manifeste, et presque toujours la percussion
lait reconnaître une sorte de matité dans cette région supérieure de
la poitrine chez ceux qui font abus du tabac. Cet usage entretient les
affections catarrales, eî ces expectorations abondantes et dégoû-
tantes par lesquelles les fumeurs croient aveuglément se débarrasser
de prétendues humeurs qui n'existent pas; ils rendent, au contraire,
leur poumon habituellement fluxionnaire et le disposent à profiter de
toutes les causes d'irritation. C'est surtout en hiver que cette in-
fluence se manifeste, parce que la chaleur de la fumée du tabac dis-
pose à chaque instant la membrane pulmonaire à sentir plus vive-
ment le froid glacial qui la frappe (2).
    On peut donc affirmer d'après l'expérience, que cette importante
fonction, la respiration, peut être altérée par la double influence des
principes constituants du tabac ; que, chez la plupart des fumeurs,

   (1) La vapeur du tabac convient aux phtysies lymphatiques, elle semble
modifier la vie du poumon, et je l'ai vu tarir la sécrétion purulente.
   Il n'en est pas de même chez les phtysiques à tempérament nerveux ou
sanguin , chez lesquels, au contraire, le tabac active la marche funeste de
la maladie.
   (2) Il en est de cette cause, comme de l'habitude de se couvrir Ja bouche
au milieu des brouillards ; tout à coup on est obligé de respirer un air froid
et de passer rapidement d'une température à une autre.