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230 plîqués de culture morale sont bien moins importants. Car f esprit a sa végétation nécessaire; il pousse de lui-même ses jets vigoureux comme une nature vierge qui n'attend pas tout de Fart et du travail. Là où l'esprit domine, là où règne l'idée, là est donc la force et la fécondité essentielle, et tout ce qui se fait sans idée dans le monde moral demeure sans portée et sans avenir. Plus l'idée est vivante dans les convic- tions, plus elle se produit au dehors en résultats puissants ; la foi, nous dit l'Evangile, est capable de transporter les montagnes. Rien n'est actif, en effet, rien n'est persévérant comme une conviction forte et généreuse. Voyez plutôt nos missionnaires, et comparez-les aux prédicants des sociétés bibliques. Aux uns, les moyens pécuniaires, la protection des gouvernements, les livres à profusion, les écoles, les indus- tries de tout genre ; et leur action demeure inféconde. Aux autres, le zèle ardent, la foi vive, les grandes vues catho- liques, peu de moyens humains ; et ils changent les nations. Eh bien ! voici ce que nous disons : Mettez dans famé de l'instituteur des principes vrais, des idées élevées, des inten- tions généreuses, un ensemble de convictions qui animent son dévoùment, qui donnent la vie et l'unité à toutes les par- ties de l'éducation, et vous verrez les méthodes se perfec- tionner d'elles-mêmes, les résultats dépasser les espérances, et le bien se faire avec une merveilleuse fécondité. Ne sont-ils pas une preuve vivante et admirable de cette vérité, ces modestes frères de la doctrine chrétienne que tous les amis des pauvres et de l'éducation saluent avec une véné- ration affectueuse ? Longtemps on essaya de les stigmatiser d'un nom odieux, on leur suscita par le ridicule et le men- songe des contradiclions formidables, on leur opposa des éco- les rivales, fortes de tout l'ascendant de la presse et de la nouveauté ! Eh bien ! de ce nom odieux ils ont su faire une gloire, celte opposition et ces rivalités ils les ont noblement