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2S1 et modestement vaincues : sans bruit, sans faste et sans pro- tection extérieure, ils ont forcé l'opinion publique à les pla- cer au premier rang des instituteurs primaires. Croyez-vous. Messieurs, que ce merveilleux résultat soit dà à l'excellence de leur méthode ? ne le pensez pas, il est dû avant tout aux principes qui les animent, à leurs pieuses convictions, à leur généreux dévoûment. Mutuel ou simultané, leur enseigne- ment devait tôt ou tard acquérir une supériorité incontesta- ble, parce qu'ils ont une vie morale puissante, ces habitudes méditatives, cet esprit de sacrifice et de persévérante activité qui appartiennent aux corporations religieuses. Là est le se- cret de cette préférence instinctive des familles pour les éta- blissements d'éducation où les idées chrétiennes sont person- nifiées dans le prêtre. On est porté généralement à les regar- der comme supérieurs, toutes choses étant d'ailleurs égales. Que dis-je, Messieurs? y eut-il infériorité de méthodes, ils demeureraient supérieurs encore sous le point de vue éduca- tif; l'expérience l'a plus d'une fois démontré. Ne dites pas que les principes ne peuvent tomber sur l'ap- préciation toute sensuelle de l'enfant, puisqu'ils ne se voient ni ne se touchent, et qu'ils ne doivent avoir par conséquent sur l'éducation qu'une médiocre influence. Messieurs, les principes se traduisent au dehors par une foule d'actes qui en sont l'expression. Tout homme agit conséquemment à ses idées, et sa conduite extérieure n'est, pour ainsi dire, que la forme visible de sa conviction intime. L'instituteur n'a-t-il que des pensées étroites ou erronées? n'espérez pas que son influence sur les élèves soit efficace et heureuse ; il se trahira toujours par quelque endroit dans les mille et une relations que nécessite l'enseignement. S'il n'a que des pensées étroites, sa direction sera mesquine, pauvre, languissante; vous ne sentirez pas cette impulsion forte qu'im- prime toujours autour d'elle une intelligence élevée. S'il a