page suivante »
193 torons flottantes qui lour-à -tour caressaient tous les partis. Les trois principales -villes du Forez se prononcèrent donc formellement pour la cause du Lyonnais. Quelques volontaires se rendirent à Lyon pour contribuer au service de la garde nationale. Saint-Etienne fournit 110 hommes, Monlbrison 50 et Saint-Chamond 15. Le calme qui avait régné fut de courte durée. Avant la solennité du 10 août (car les fédérés célébraient comme fête nationale la chute de la royauté), un soulèvement eut Heu à Saint-Etienne; des enfants déguenillés parcouraient les rues, proférant des cris injurieux et des menaces de mort contre les Lyonnais. On remarqua dans les groupes d'ouvriers un grand nombre d'étrangers qui cherchaient à les exciter. On. apprit d'un autre côté qu'un rassemblement de paysans avait eu lieu autour de Monlbrison ; mais l'adjudant-général Ser- van, aidé des capitaines d'artillerie Vaugirard et Chappuy de Maubost, à la tête des braves Montbrisonnais, parvint à les dissiper. Lyon était déjà cerné du côté du midi ; des troupes dé- tachées du corps du général Valette occupèrent Rive-de- Gier. Servan s'y présenta aussitôt à la tête de 100 fantassins? de 2 pièces de canon et de quelques cavaliers de la garde nationale de Saint-Etienne. Mais, en arrivant près de Rive- de-Gier, il tomba dans une embuscade dressée par ces mêmes dragons de Lorraine, qui, quelque temps auparavant, avaient failli devenir victimes de la fureur populaire, et qui aujourd'hui combattaient leurs bienfaiteurs. Le combat ne fut pas long; le tocsin sonnait de toutes parts, la fusillade, partait de toutes les directions. Les Lyonnais se réfugièrent dans la grange des Grandes-Flaches; là , ils se maintinrent pendant cinq heures. Le vieux sergent Laferté, chef des canonniersj était tombé sur sa pièce ; le commandant Servan et la plupart des Lyonnais étaient hors de combat, les muni- tions étaient épuisées, il fallut se rendre. Mais à quoi ser- vait une capitulation avec des adversaires qui ignoraient